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Quels critères utilisez-vous pour distinguer une idée prometteuse d’un projet réellement prêt à être transformé ?
’’Thomas Egli :’’ Nous sommes friands d’idées "out of the box". Notre savoir-faire consiste justement à déceler les modèles économiques viables derrière des propositions qui sortent des schémas classiques. Nous exigeons que l’idée s’attaque aux causes sources plutôt qu’aux symptômes. Le Forum offre un processus très dynamique : qu’une idée soit très en amont ou déjà avancée, nous savons la transformer en prototype applicable. Parce que le Forum de Genève est centré sur l’action, le concret, l’impact.
Quels indicateurs minimums demandez-vous pour juger de la maturité initiale d’un projet ?
’’Thomas Egli :’’ Depuis 2025, nous nous basons sur les 5 familles de critères de l’outil AGILE publié par la Geneva Foundation for the Future. C’est à la fois innovant, simple et pragmatique. Mais nous regardons surtout les équipes : qui est derrière l’idée, quel temps réel leur organisation peut allouer, et quel degré d’engagement ils apportent.
Comment accompagnez-vous les porteurs d’idées dans la structuration de leur proposition de valeur ?
’’Thomas Egli :’’ Une idée suit le parcours dynamique du Forum : elle est challengée, demi-journée après demi-journée, par chacun des 7 grands thèmes à effet de levier. Ce sont des sessions interactives : design thinking, crowd innovation, bootcamps, world cafés, co-chairs expérimentés. À la fin de la semaine, la table ronde opérationnelle donne une feuille de route claire. Un an plus tard, on retrouve les mêmes équipes avec des projets prêts à passer à l’échelle.
Quelles méthodes privilégiez-vous pour évaluer la faisabilité technique, sociale et financière d’une idée ?
’’Thomas Egli :’’ Le bon sens, l’expérience terrain et la compétence des professionnels présents. Par exemple, une ONG qui teste une solution d’accès à l’eau au Kenya va échanger directement avec un industriel suisse de la filtration, et un investisseur spécialisé dans l’infrastructure. Le mélange des regards, c’est notre méthode.
Quels types d’experts mobilisez-vous pour challenger les idées ?
’’Thomas Egli :’’ Les partenaires du Forum sont nombreux : fondations, incubateurs, fédérations européennes et mondiales, réseaux de sciences citoyennes, fab labs, investisseurs, agences de communication et de développement d’affaires. Chaque idée bénéficie d’un feedback multi-sectoriel.
Quelle place donnez-vous à la co-création avec les parties prenantes ?
’’Thomas Egli :’’ Une place centrale. Tout le Forum est dimensionné ainsi. Les participants co-construisent, depuis les anciens qui connaissent parfaitement le processus jusqu’aux nouveaux qui apportent un regard neuf. Cette co-création est ce qui permet d’ancrer les projets dans la réalité du terrain.
Comment évitez-vous que les idées restent trop théoriques ?
’’Thomas Egli :’’ Chaque conférence annuelle internationale pose un énoncé orienté solution et action. Cela cadre la discussion. Par exemple, sur le droit de la nature, nous ne parlons pas d’utopie philosophique mais de cas concrets d’intégration dans les constitutions ou dans les modèles économiques.
Quelles sont les conditions minimales d’alignement pour qu’une idée devienne “impact project” ?
’’Thomas Egli :’’ L’idée doit contribuer à de vrais changements de pratiques et alimenter une économie génératrice d’emplois et de prospérité. Mais nous savons que les idées disruptives rencontrent beaucoup de “c’est impossible”. Le Forum est précisément l’endroit où ces idées trouvent une traduction concrète, enrichie par la richesse de partenariats internationaux.
Quel rôle joue le Forum dans la mise en visibilité internationale des projets ?
’’Thomas Egli :’’ Le Forum agit comme une vitrine mondiale : Palais des Nations, ancrage à l’ONU, participation d’ambassadeurs, de dirigeants d’ONG et d’investisseurs institutionnels. Un projet qui émerge ici bénéficie immédiatement d’une reconnaissance internationale et d’opportunités de financements ciblés.
Quels outils et méthodologies intégrez-vous à ce processus de transformation ?
’’Thomas Egli :’’ L’outil AGILE évidemment, mais aussi le cadre logique, le business model canvas, la due diligence, le benchmarking, les études de marché. Nous favorisons également le débat contradictoire, qui permet de passer de l’esquisse à l’avant-projet, puis au projet complet, jusqu’à la levée de fonds ou au lancement entrepreneurial.
À travers ses 7 conférences thématiques, ses méthodologies éprouvées et la richesse de ses réseaux, le Forum de Genève démontre qu’il n’est pas seulement un lieu de débat, mais un véritable propulseur de projets à impact. Pour les dirigeants de haut niveau, c’est l’endroit où les idées de rupture deviennent des projets concrets, crédibles, financés et visibles. En somme, un outil précieux pour accomplir les missions stratégiques que les organisations attendent d’eux.
